De son voyage en Inde de plusieurs mois, Roberto Rossellini a rapporté une masse d'images qui servit de matériau à un film présenté à Cannes 1957 : Inde, terre mère (India Matri Buhmi) et à deux émissions télévisées, l'une italienne, L'India vista da Rossellini, pour la RAI, l'autre française, J'ai fait un beau voyage, pour l'ORTF en 1959.
“Après une séparation douloureuse avec Ingrid Bergman, Rossellini choisit de partir pour un an en Inde, civilisation de « drapés » – qu’il oppose à celle des « cousus » anglo-saxons – où le Romain qu’il est se retrouve en immédiate familiarité. De ce long voyage en Inde, il rapportera deux séries de télévision et l’un des plus beaux films du monde, India. En ce milieu des années cinquante, Rossellini a déjà intégré l’idée que, désormais, le cinéma et la télévision ont partie liée et qu’il ne sert à rien de les opposer, ne serait-ce qu’en termes de rentabilité économique pour un projet à l’échelle d’un continent comme celui d’India. Il mélange déjà dans ce long tournage indien le 16 et le 35 millimètres, fiction et documentaire, film de repérage, making-of et film-film.” (Alain Bergala)