Un très très grand classique du cinéma, un classique du film de guerre, dantesque reconstitution du débarquement du 6 juin 1944 !
Le film se veut une reconstitution la plus fidèle possible de ce qui a pu se passer en cette journée des plus meurtrières se l’histoire moderne. Tellement, qu’on a l’impression d’être à mi-chemin entre le documentaire et la fiction. Nous sommes ici dans l’illustration et non dans l’évocation. Les faits et anecdotes prennent toute la place au détriment de la structure scénaristique.
Chaque personnage ayant influencé le cours des choses par ses fonctions voit apparaître son nom et son titre en surimpression. Mais le foyer n’est mis sur le vécu intérieur d’aucun d’entre eux et ne montre à peu près rien de que l’un des soldats a pu vivre émotionnellement si l’on fait exception de celui dont le parachute est resté accroché à un clocher d’église et qui assiste impuissant à la mort de ses camarades. À défaut d’être touché, le spectateur a droit à des séquences de bataille superbement tournées qu’on imagine très proche de la réalité. À ce chapitre, la production est irréprochable et spectaculaire. Pour y arriver, Darryl F. Zanuck s’est entouré d’une équipe exceptionnelle de réalisateurs et de conseillers militaires ainsi que d’une distribution cinq étoiles même si aucun d’entre eux n’est particulièrement mis en valeur. Tout le monde se met au service de la reproduction intégrale des événements. C’est parfaitement réussi…
A noter : cette superproduction, destinée à lutter contre la suprématie grandissante de la télévision, a permis à Zanuck d'éviter le naufrage financier qui est en train d'emporter la Fox à Cineccita avec le tournage de "Cléopâtre" (Richard Burton / Liz Taylor).