La tête contre les murs
François, placé par son père dans un asile alors qu’il n’est pas fou, ne songe qu’à s’évader… Aussi magnifique sur le plan esthétique que violent dans la dénonciation de la psychiatrie répressive, le premier long métrage de Georges Franju, futur auteur des "Yeux sans visage". Avec Jean-Pierre Mocky, Anouk Aimée, Charles Aznavour, Paul Meurisse et Pierre Brasseur.
François Gérane est le fils révolté et mal aimé d’un célèbre avocat. Craignant pour sa réputation et lassé des incartades de son fils, Me Gérane décide de le faire interner. Bientôt sous l’emprise du docteur Varmont, directeur de l’asile et adepte de la psychiatrie classique, François tente, malgré les traitements de choc et l’ambiance déprimante, de raison garder afin de recouvrer sa liberté. Par deux fois, avec Heurtevent, un doux épileptique devenu son ami, il cherche à s’évader. Repris dans des conditions dramatiques, Heurtevent attend en vain que le docteur Emery, rival de Varmont et adepte de méthodes plus modernes, puisse s’occuper de lui. François, quant à lui, finit par s’enfuir et passe la première nuit chez son amie Stéphanie. Le lendemain, celle-ci boucle sa valise pour partir avec lui. Mais leur temps est compté...
Soif de liberté
À l’origine, Jean-Pierre Mocky devait réaliser ce film : "Les distributeurs se sont refusés à me donner ma chance. N’ayant pas de parents dans la haute finance ou dans la confiserie, je n’ai pas pu m’imposer comme réalisateur à ce moment-là. Alors j’ai dû abandonner tout le travail que j’avais fait et choisir un réalisateur que j’aimais bien, qui avait fait des courts métrages et qui s’appelle Georges Franju", a-t-il expliqué. Premier long métrage de l’auteur des Yeux sans visage, qui s’est à l’époque déjà distingué par ses documentaires comme Hôtel des Invalides, La tête contre les murs rappelle la carrière première du cinéaste dans l’exploration de l’univers oppressant et inquiétant d’un asile, où s’opposent deux conceptions de la médecine, autoritaire ou libérale. Mais l’artiste Franju transcende cette triste réalité pour en faire une œuvre violente dans ses scènes de révolte et, en même temps, poétique. Le jeu des acteurs, avec la beauté d’Anouk Aimée, la véhémence de Jean-Pierre Mocky et la présence bouleversante de Charles Aznavour dans son premier grand rôle, y contribue beaucoup. La musique de Maurice Jarre rythme admirablement le film en passant du polar au mélodrame.
Réalisation
Georges Franju
Avec
Jean-Pierre Mocky
Anouk Aimee
Charles Aznavour
Paul Meurisse
Pierre Brasseur
Auteur.e
Jean-Pierre Mocky
Herve Bazin
Pays
France
Année
1958