Manon des sources
Une jeune gardienne de chèvres, indocile et fière, en butte à l’hostilité d’un village, prépare sa vengeance. Entre humour et drame, lumière méridionale et secrets bien enfouis, une des plus belles réussites du satiriste Pagnol.
En Provence, dans les années 1920. Le petit village des Bastides blanches est en ébullition. Dans la garrigue environnante, deux gendarmes viennent de passer les menottes à Manon, la jeune et sauvage chevrière qui vit seule avec sa mère à moitié folle dans une grotte, à l’écart de tous. Celle que les commères et les bigotes du coin accusent d’être une diablesse et une sorcière est incriminée pour avoir fendu le crâne d’un prétendant trop entreprenant. Un tribunal populaire s’établit aussitôt dans la mairie, où seul l’instituteur prend sa défense. Ces humiliations publiques vont contribuer à nourrir sa rage contre les habitants des Bastides et son désir de vengeance, né de la mort de son père et de la perte du domaine familial. De terribles secrets vont se dénouer...
Sec comme les pierres
Bien entendu, on ne peut ergoter sur la faconde méridionale, les dialogues hilarants où fleurissent des reparties truculentes, la galerie croquignolette de personnages proverbiaux. Avec cette première partie d’un diptyque qui se clôt avec "Ugolin, "Marcel Pagnol cultive une nouvelle fois les terres fertiles d’un univers, entre comédie bonhomme et drame social, devenu célèbre depuis l’adaptation de sa trilogie marseillaise dans les années 1930. Mais ici, l’aridité des paysages où règne la rebelle Manon ajoute à la gravité des conflits humains qui s’y jouent : les cœurs sont secs et poussiéreux comme les pierres, mais peuvent laisser affleurer les sources vivifiantes de l’amour caché... Avec "Manon des sources", Marcel Pagnol va sans doute plus loin que jamais dans sa charge contre les petitesses de la vie provinciale, coincée dans les creux de l’arrière-pays : croyances moyenâgeuses, messes basses, racontars, coup fourrés et dénonciations calomnieuses menacent Manon (impétueuse Jacqueline Pagnol, épouse du cinéaste), si belle, indocile et fière, bref si attirante et dérangeante pour l’ordre social...
Réalisation :
Marcel Pagnol
Scénario :
Marcel Pagnol
Production :
Les Films Marcel Pagnol
Producteur/-trice :
Marcel Pagnol
Image :
Willy Faktorovitch
Montage :
Jacques Bianchi
Raymonde Bianchi
Musique :
Raymond Legrand
Avec :
Jacqueline Pagnol (Manon)
Rellys (Ugolin)
Henri Poupon (Le Papet)
Edmond Ardisson (Ange)
Henri Arius (Claudius, le boucher)
André Bervil (Anatole, le boulanger)
Charles Blavette (Pamphile)
Jean-Marie Bon (Cabridan)
Marguerite Chabert (la mère du Polyte)
Raymond Pellegrin (Bernard, l'instituteur)
Auteur.e :
Marcel Pagnol
Pays :
France
Année :
1952