Extrait d'Armide (Gluck, 1777). Livret : Philippe Quinault.
Enfin, il est en ma puissance,
Ce fatal ennemi, ce superbe vainqueur.
Le charme du sommeil le livre à ma vengeance.
Je vais percer son invincible coeur !
Par lui, tous mes captifs sont sortis d'esclavage,
Qu'il éprouve toute ma rage !
Quel trouble me saisit, qui me fait hésiter ?
Qu'est-ce qu'en sa faveur la pitié me veut dire ?
Frappons ! Ciel ! Qui peut m'arrêter ?
Achevons... Je frémis ! Vengeons-nous...
Je soupire!
Est-ce ainsi que je dois me venger aujourd'hui ?
Ma colère s'éteint quand j'approche de lui.
Plus je le vois, plus ma fureur est vaine.
Mon bras tremblant se refuse à ma haine.
Ah ! Quelle cruauté de lui ravir le jour !
A ce jeune héros tout cède sur la terre.
Qui croirait qu'il fût né seulement pour la guerre !
Il semble être fait pour l'amour.
Ne puis-je me venger à moins qu'il ne périsse ?
Hé ! ne suffit-il pas que l'amour le punisse ?
Puisqu'il n'a pu trouver mes yeux assez charmants,
Qu'il m'aime au moins par mes enchantements,
Que, s'il se peut, je le haïsse.
Venez, secondez mes désirs,
Démons, transformez-vous en d'aimables zéphyrs.
Je cède à ce vainqueur, la pitié me surmonte ;
Cachez ma faiblesse et ma honte
Dans les plus reculés déserts.
Volez, conduisez-nous au bout de l'univers !
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